L’oiseau calligraphe –
pour vous chante l’automne,
Chine éternelle.
L’oiseau calligraphe –
pour vous chante l’automne,
Chine éternelle.
Un chantier permanent, cette ville
à chacun de mes voyages, depuis plus de dix ans
la périphérie se retrouve repoussée un peu plus loin
à tour de bras, Shanghai détruit, bâtit, érige, pousse le béton vers le ciel
et fait fleurir résidences géantes pour nouveaux riches
ici, dans la démesure, les agences immobilières jouent la carte séduction
les intérieurs des maisons témoins à 200.000 euros sentent le luxe
transpirent le douillet clinquant dans chaque pièce
dehors, parmi les arbres, perce un chant d’oiseau puissant et paisible
la nature semble survivre
le chercher du regard vers les branches
et découvrir sans tarder que ce chant et celui d’un oiseau artificiel
enfermé dans une cage cylindrique discrètement posée à l’écart des visiteurs
lorsque l’oiseau s’arrête, une autre musique prend le relais
le grincement du tricycle de pauvres gens
du matin au soir
de chantier en chantier
glanent et entassent planches et plastique
revendus au poids pour quelques dizaines de yuans.
Chantait tranquille quand l’ai aperçue
juchée sur le cyprès
prenait le frais
attendait peut-être l’orage
se préparait déjà à l’arrivée du crépuscule, qui sait
à pas lents ai avancé vers elle
alors, s’est tue
sa longue queue oscillait dans le concert du soir approchant
petites rafales de tramontane et chants des grenouilles
ai tenté de lui parler
et pie s’est envolée vers le soleil
En quête de miettes
sautillais sans peur
petite mésange
serais bien rentrée
piquer une miche
mais porte fermée
as raflé l’infime
sans te presser
puis t’es envolée
ai cherché tes noms
pour partir aussi
nonette ou lapone
noire ou azurée
bleue ou boréale
huppée ou lugubre
nord-africaine ou
charbonnière
crois que tu étais
petite mésange qui sans peur sautillais
Sur le bouleau frissonnais
Rouge-gorge trempé
joyeux pourtant
t’ai fait un petit signe
pour attirer par ici
le beau temps
as sifflé puis silence
Rouge-gorge glacé
la pluie s’en est allée
Il a survolé les arbres en tournoyant. Je n’ai pas su imiter son cri. Le milan noir ne s’est pas attardé, appelé par d’autres cibles. Je me suis répété qu’il ne fallait surtout pas croire aux oiseaux de mauvaise augure.
L’homme est resté un bon quart d’heure à regarder le merle chercher sa pitance sur l’herbe, parmi les feuilles. Je les ai observés tous deux. L’un amusé et replongé en enfance. L’autre amusé aussi peut-être et sans doute en attente d’une miette de pain ou de gâteau. Ensuite, me suis approché de l’homme au merle et avons un peu bavardé. Prendre le temps d’observer les oiseaux. D’échanger avec les humains aussi. De parler de la vie simple et belle. De faire remonter de jolis souvenirs. 2015 a bien commencé.
Dans un grand parc de Marseille l’autre jour. Parti pour me rapprocher le plus possible d’une pie qui jacassait à tue tête. Arrivé au pied des grands arbres, envolée plus loin la pie. Noyée parmi les cris d’enfants qui naviguaient depuis un jardin en contrebas. Me suis alors planté en face d’un gros tronc d’arbre. Observé les allées et venues de la mésange qui nourrissait ses petits. Un merveilleux ballet entre le nid, au creux de l’arbre, et le ciel.
Sortir juste la tête avant de s’envoler
Repartir en quête d’insectes.