Des cris m’attirent à contre-sens. Complainte sourde enveloppée dans des nuages de poudre. Ce sont des voix d’enfants mêlées à des aboiements et des claquements secs, à deux, trois cents mètres de l’oratoire effondré. A l’aveuglette, je mitraille vers ces sons de malheur.
Photo numéro cinq.
Dans mon viseur, je cadre des gamins en file indienne. Je les reconnais à leurs blouses vertes. Tous fréquentent l’école des jardins. Les enfants avancent à genoux, cravaches à la main. Ils bastonnent les plates-bandes de pensées. Je ne comprends pas pourquoi ils sont en train de saccager ces fleurs qu’ils avaient eux-mêmes plantées.
(à suivre)