
À la sortie de Ueno Station, je me joins à quelques spectateurs qui font face à un chanteur de rue à la voix aigüe. Il s’est installé devant son synthétiseur, près d’un chantier à l’arrêt, sous la voie ferrée. Le fond sonore ne le perturbe pas. Il fait chaud et humide. J’ai très soif. Je ne m’éternise pas et pars vers le Parc Ueno voisin qu’il me faut traverser pour rejoindre mon auberge, appelée ryokan, りよかん en japonais. Dans les allées, le chant des grillons – les suzumushis, すずむし- m’accompagne. J’ai lu que c’est à l’approche de l’automne que leur petite musique résonne le plus et que les Japonais s’intéressent depuis des siècles au chant de ces insectes comme à celui des cigales. Il paraît qu’il n’est pas rare à Tokyo, vers la fin de l’été, de voir des gens placer quelques suzumushis dans une petite cage en bambou installée devant leur fenêtre et profiter de leur concert. Rien de tel dans mon ryokan. Le chant des grillons est moins présent dans ce quartier. En arrivant, je découvre sur une étagère des statuettes représentant sept Bouddhas, une petite poupée rieuse qui ressemble à un santon joufflu et de jolis origamis, おりがみ. Le sens japonais de l’accueil n’est pas une légende.
(à suivre)
