Sinon, tout est réglé, calibré, préparé, minuté, cadré.
Du matin au soir.
Hormis à midi, pas de place pour la fantaisie.
Tout à l’heure donc, je me suis surpris à tenter d’improviser un repas, sans doute parce que le patron tardait un peu.
J’ai choisi sur une grosse ardoise posée contre un parasol avec des plats et des prix écrits à la craie.
Je me suis décidé pour riz-supions et puis j’ai attendu, en attrapant le journal sur la table d’à côté.
A la une, la photo d’un train de marchandises couplée à un gros titre, sur trois colonnes : “ Scènes de Far West à l’Estaque, des ados affamés attaquent un convoi ! “.
Je me suis imaginé au pied d’une locomotive à vapeur, le visage masqué d’un foulard rouge, entassant des boîtes de conserve dans un chariot de supermarché sous la protection de pistoleros en short.
(à suivre)