Patiemment
elles lavent, briquent et astiquent
statues stucs et dorures
surveillées de près par les gardiens géants et sévères
du temple Fa Zang Si
pas un regard, pas un sourire reçu des rares fidèles
indifférents
détachés
perchés autre part
comme insensibles à la présence de ces deux femmes
elles, travaillent et murmurent à peine, entre elles, pudiques, ailleurs elles aussi
j’entends des paroles que je ne comprends pas
seul le raclement de l’échelle sur le sol lisse déchire ce petit ruisseau de mots
flotte dans l’air une odeur de lessive, d’encens et de fleurs fraîches
en silence, Bouddha appréciera .