Comme un léger parfum de printemps

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Comme un semblant de printemps
douceur sous les arbres
premières fleurs
timides
poussant leur soif de lumière
hors des feuilles mortes

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et puis le retour du merle
presque en boucle, le copain

aurais bien sifflé comme le faisait Jacques
pour dialoguer un peu sous le soleil
mais le merle s’est enfui
quand me suis approché du chêne
reviendrai un de ces quatre
avant l’arrivée du printemps
c’est promis

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Devant les paysages d’Odilon Redon

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Odilon Redon
sais pas pourquoi
pensais que c’était une dame
intrigué tout de même
par le on final du prénom
croyais donc que c’était une peintre
jusqu’à ce samedi aux côtés de ma fille Zoé
la découverte de l’exposition
« La nature silencieuse. Paysages d’Odilon Redon »
proposée par la Galerie du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

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« né dans le Midi, avec un brin d’âme du Nord »
Odilon Redon découvrit la peinture à Paris à l’âge de sept ans
et fut un amoureux de la nature
« dans ses formes … dans le plus petit brin d’herbe,
l’humble fleur, l’arbre, les terrains et les roches,
jusqu’aux majestueuses cimes des monts. »

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avec Zoé, le voyage en paysages
fut une douceur charmante
un paisible émerveillement

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Pour prolonger la visite, c’est par ici .

Robert Schumann* – Arabesque en do majeur – par Evgeny Kissin

* Odilon Redon adorait Schumann depuis l’enfance.

Feuilletons-radio, étonnez-nous !

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#journeemondialedelaradio
le hashtag a fleuri ce lundi sur Twitter
d’ordinaire je me tiens à distance de ces messes
artificielles
désincarnées
sans intérêt
mais là, pas le même feeling
parce que la radio
plus de trente ans de ma vie qu’elle résonne fort et fait sens
mondiale donc cette journée
alors j’ai ressorti de l’ordi un souvenir sonore
ramené l’automne dernier de Shanghai
depuis l’intérieur d’un taxi
branché sur un feuilleton radiophonique

n’ai rien compris du tout
of course
mais ai bien observé le visage du chauffeur
tandis qu’avançaient la voiture et l’épisode
le vivait intensément
entre froncements de cils et sourires

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me suis souvenu des dames d’un certain âge
dans mon quartier de Marseille
étaient abonnées à leurs feuilletons
ne loupaient pas un épisode
c’était un rendez-vous important de leur journée
en ai oublié les noms
l’INA m’en a rappelé quelques uns
Noëlle aux quatre vents
San Antonio

et puis mon ami Fañch Langoet
mémoire vivante de la radio
m’a parlé de sa grand-mère
elle écoutait 51, rue courte sur Radio Luxembourg
La Famille Duraton aussi
lui assis sur ses genoux

la-famille-duraton
– et aujourd’hui lui ai-je demandé ?
– pas grand chose hormis le Feuilleton de France Culture
quotidien du lundi au vendredi
pour lequel la chaîne ne fait pas grande publicité …
et pourtant
cette Amérique de Kafka
entre autres rendez-vous du soir
elle en vaudrait bien de la promo, non ?

suis pas un penseur de la radio
loin s’en faut
mais peut-être y aurait-il quelque chose de beau
d’intelligent
de sensible
à creuser et créer dans le filon du feuilleton
quelque chose d’utile aussi
à feuilletonner et feuilletonner encore
avec de belles histoires
de la mise en haleine
de l’étonnement
des rendez-vous d’écoute et de partage
ça nous changerait de la fade et triste radio filmée
dont il paraît que c’est moderne et tout et tout
que c’est l’avant-garde de l’audiovisuel
peuchère …

en attendant
le podcast est là et bien là
et je ne m’en prive pas

Binge Audio et Julien Cernobori par exemple
ont créé chaque jour le désir d’être en même temps
aujourd’hui et le lendemain
pour suivre leur Super Héros
Hélène elle se prénomme

vivement le 21 mars
pour découvrir le deuxième personnage exceptionnel
de ce très beau feuilleton
ce sera un jeune homme

Un réveil Allegro

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Un très joli cadeau
ce petit morceau
arrivé dans la nuit
de Shanghai où le soleil luit
toujours avant ici

cet Allegro
m’attendait au réveil
au violon, Alexandre
bientôt 10 ans
l’aîné de mes petits-fils

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pour le remercier de cette merveille
lui dédie ce bijou

Partita N°2 en ré mineur – Jean-Sébastien Bach – Renaud Capuçon

 

Sur mon banc préféré

img_1219Suis retourné lire au soleil
sur mon banc préféré
après Giono
ai filé au Japon
avec Yasunari Kawabata
séduit par le titre de son recueil de nouvelles
Première neige sur le Mont Fuji
ai savouré les portraits
les couleurs
la douce poésie
qui parcourt chacun des six textes
ai choisi Terre natale
pour partir à voix haute
vers ce Japon
et ce Mont Fuji magique et bien aimé

 

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@Hokusai

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@Emil Orlik

 

Se consoler avec Giono

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Parti pour lire au soleil
au pied des chênes

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avais choisi un livre en harmonie
avec le paysage
L’Homme qui plantait des arbres
de Jean Giono

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au bout d’à peine quelques lignes
un hurlement m’appela vers les arbres du haut
vers le sentier obstrué par un chêne affalé

abattus par la tempête de l’autre jour
les chênes siamois
tués une seconde fois
deviendront poussière de bois
buches de cheminée
mangeoires à oiseau
nichoirs
qui sait ?

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après quelques caresses
sur leurs nervures
suis redescendu vers mon banc
me consoler avec Giono

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Des heures de peu

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Des heures de peu
le corps et la pensée en errance
parmi les vestiges d’en bas
et les signes d’en haut
rien ou pas grand chose
qui puisse dissiper
cet arrière-goût d’abysses
qui rode et s’insinue profond
malgré l’éclatante beauté du ciel
rien ou si peu
qui puisse consoler
de tous ces siècles
à traverser sans toi désormais
mon Jacques

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Ces visages distraits et recueillis

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Sur la murette du chemin trempé
se sont installés des visages
discrets et recueillis
défigurés aussi
racontent à voix basse
des histoires lointaines
de porteurs de moustaches
de fumeurs de pipes
de gibets et de guerres
espèrent silencieux
pour le présent
pour les jours qui s’effilochent
la caresse d’une main
l’aube d’une prière
le baiser fugace
d’un merle ou d’un moineau
non-loin des pensées blessées

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Brahms – Intermezzo Op.117-1 – Glenn Gould

Blaise Cendrars à hautes voix

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Tout est parti d’une visite à Poezibao
le site dédié à l’actualité de la poésie
fondé et porté avec passion par Florence Trocmé
suis tombé sur un article
titré : (Archive) La voix de Blaise Cendrars
j’ai cliqué
puis écouté
émerveillé

mis en bouche, me suis ensuite rendu sur le site de la RTS
la Radio Télévision Suisse
m’y suis promené
ai écouté Cendrars se raconter
et d’abord évoquer son premier départ
tout jeune il était

forcément, ai eu envie de lire
à voix haute
l’un des poèmes de Cendrars
ai choisi Complet blanc
écrit en mer
non-loin de l’Afrique

 

Complet blanc

 Je me promène sur le pont dans mon complet blanc acheté à Dakar
Aux pieds j’ai mes espadrilles achetées à Villa Garcia
Je tiens à la main mon bonnet basque rapporté de Biarritz
Mes poches sont pleines de Caporal Ordinaire
De temps en temps je flaire mon étui en bois de Russie
Je fais sonner des sous dans ma poche et une livre sterling en or
J’ai mon gros mouchoir calabrais et des allumettes de cire de ces grosses que l’on ne trouve qu’à Londres
Je suis propre lavé frotté plus que le pont
Heureux comme un roi
Riche comme un milliardaire
Libre comme un homme

Blaise Cendrars (1887 – 1961)

D’autres archives poétiques à découvrir sur Poezibao, par ici .

Illustration de ci-haut : Cendrars par Amedeo Modigliani