Cours vite petite cascade
jamais hélas
ne te rattraperai
Auteur : ericsons
Ardoises
Gelé
Mon bâton
De passage
Issa dans mon sac à dos
De retour au pied des montagnes
paisible
sens en éveil
sans d’autre présence que le silence
et les mots de Issa.
Alors c’est donc ça
ma demeure pour la vie ?
cinq pieds de neige.
Issa (1763 – 1827)
Bashō dans mon sac à dos
Juché au sommet des montagnes
paisible
sens en éveil
sans d’autre présence que le silence
et les mots de Bashō.
Commence par célébrer
les fleurs de prunier dans ton cœur
abrité pour l’hiver
Bashō (1644 – 1694)
Rimbaud dans mon sac à dos
Je pars m’installer face aux montagnes
paisible
sans d’autre présence que le silence
et les mots de Rimbaud tirés de mon sac à dos.
RÊVÉ POUR L’HIVER
L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l’œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou…
Et tu me diras : « Cherche ! » en inclinant la tête,
— Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
— Qui voyage beaucoup…
Arthur Rimbaud – En wagon, le 7 octobre 1870
Sur les hauteurs du monde
Sur les hauteurs du monde
Comme un appel au cœur de l’absence
te réécouter parler de la montagne
me réfugier à tes côtés
m’étonner du frémissement de la neige
des roches et des herbes
faire le vide et le remplir de tout ce que tu savourais
sur les hauteurs du monde
monter t’y retrouver.