C’est donc ainsi
encore une année sans toi
la troisième
en naîtront d’autres où tu vivras encore
chaque jour et chaque nuit
retournerons à la mer
sur ces rochers qui se souviennent
de la femme que tu fus
de l’enfant que j’étais
des baignades et des embruns
des gabians et des crabes
des aubes et des midis et des crépuscules
à écouter ensemble
nous repartirons aussi en montagne
approcherons des sommets
monterons marcher dans la neige
prendrons le temps de retrouver ces lacs
qui gardent en mémoire
le reflet de ton regard émerveillé
face aux silence des cimes
encore une année sans toi
mais chaque seconde de ma vie
te nomme et te ressuscite
c’est donc ainsi
Me souviens Eric, que le premier texte que je lus fut ce long poème qui ne voulait pas finir, ce portrait inoubliable de votre maman,
Compter les années d’absence rend dingue, je le sais d’expérience. Éviter ce comptage, si vous le pouvez.
Je ne compte pas, Anna
je raconte
cela ne me rend pas fou
rassurez-vous
» d’autres [années] où tu vivras encore
chaque jour et chaque nuit »
votre force vive